Isolation des murs extérieurs

Il existe trois méthodes pour isoler des murs extérieurs, mais dans tous les cas, l'essentiel est que l'isolation soit posée de manière ininterrompue, à l'extérieur contre le mur existant, sans laisser une couche d'air entre celui-ci et l'isolation.

Il ne peut absolument pas y avoir de flux d'air froid derrière l'isolation, sinon celle-ci sera moins efficace.

1. Isolation + finition avec du crépi ou du liège projeté

Une finition avec du crépi et du liège projeté n'est pas aussi épaisse (qu’une brique, par exemple), ce qui peut être un avantage. 

Tout d'abord, l'isolation est fixée à l'extérieur de la façade à l'aide de mortier adhésif, de colle ou de chevilles. Il s'agit généralement de polystyrène expansé (EPS), dans une variante blanche ou souvent grise aussi, à laquelle du graphite a été ajouté. Ce dernier offre une valeur isolante légèrement supérieure.

La finition est ensuite appliquée en plusieurs couches, en veillant à ce que chacune ait le temps de bien sécher. 

La méthode de travail typique avec le crépi consiste à utiliser de nombreux profilés, qui seront ultérieurement invisibles. Il s'agit notamment des profilés d'angle ainsi que de profilés sur lesquels l'isolation est fixée en commençant par le bas (à partir d'une hauteur de 30 cm).

Vous avez le choix entre le crépi à base de résine de silicone et le plâtre minéral. Le premier est plus élastique et moins salissant ; le plâtre minéral est pour sa part plus perméable à la vapeur. 

Le crépi ou le plâtre nécessitera un nouvel entretien tous les 10 à 15 ans.

Avec la méthode dite ETICS, les différents composants - plâtre, isolation, fixations - font partie d'un tout. ETICS est l’abréviation d’External Thermal Insulation Composite System. Tous les éléments doivent provenir du même fabricant, afin de garantir que tous les composants sont parfaitement adaptés les uns aux autres.

2. Isolation + finition avec des plaquettes de parement

Les plaquettes de parement permettent de préserver l’aspect ’briques’ de la maison. 
 

Ces plaquettes  sont collées sur des plaques d'isolation. Elles doivent être coupées sur mesure, notamment autour des fenêtres et des portes. En outre, elles sont généralement jointoyées par la suite.

Cette méthode implique donc beaucoup de travail manuel. Des systèmes préfabriqués sont également disponibles (principalement en polyuréthane).

Certains systèmes disposent également d'un agrément technique (ATG).

3. Lattis et isolation + finition en bois, ardoises, bardages, panneaux, etc.

Il existe deux méthodes d’isolation a posteriori avec des lattis.

• Des lattes de bois sont fixées à la façade, entre lesquelles est placé un matériau isolant souple qui s'adapte parfaitement aux lattes. Sont adaptés à cet usage: la laine minérale, la laine de bois, la cellulose, le chanvre, le lin...
• Des panneaux isolants rigides sont fixés à la façade. Il s’agit, par exemple, de polyuréthane (PUR), de polyisocyanurate (PIR), de polystyrène extrudé (XPS), de polystyrène expansé (EPS)... Ils sont fixés à l'aide de colle (mortier) ou de chevilles, ou d'une combinaison des deux. Parfois, une double couche d'isolation est mise en place.

Pour la protection contre la pluie et le vent, une feuille ou des panneaux de fibres de bois sont appliqués contre la nouvelle isolation mise en place. Certains matériaux isolants sont fournis déjà recouvert d'une feuille. Cette couche de protection doit être perméable à la vapeur.

Les panneaux d'isolation sont recouverts de lattes de serrage qui sont fixées dans le mur à travers l'isolation. Une finition en bois, en zinc, en ardoises, en bardages, en plaques, etc. est ensuite posée sur ces lattes.  

Un vide ventilé doit être prévu entre l'isolation et la finition pour permettre à cette dernière de sécher à l'arrière. Une grille (anti-insectes) doit empêcher les insectes, les petits rongeurs ou les oiseaux de pénétrer dans le creux.

En bas du mur

Au bas du mur, la finition doit être résistante aux chocs et aux projections d'eau. Quant au crépi, certains entrepreneurs suggèrent un autre type de plâtrage ou de cimentation dans le bas.

D'autres, en revanche, préfèrent une plinthe en pierre bleue ; elle doit alors se situer un peu en retrait par rapport à la finition au-dessus. Habituellement, un matériau isolant plus résistant à l'eau, tel que le polystyrène extrudé (XPS), est utilisé dans le bas du mur.

Quelle épaisseur d’isolation ?

Une enquête que nous avons effectuée entre octobre 2020 et janvier 2021, avec un échantillon de 25 entrepreneurs, a démontré qu'en Flandre, on applique généralement 10 cm d'isolation.

L’EPS atteint alors la valeur requise (la valeur R de 3 m²K/W) pour pouvoir bénéficier de la prime, qui doit maintenant être demandée via le guichet MijnVerbouwpremie. Et c'est certainement le cas avec le PUR ou PIR.

Les entrepreneurs wallons ont tendance à isoler avec une couche plus épaisse, de 12 ou 14 cm. Les conditions imposées pour la prime sont plus strictes :  une valeur U du mur de 0,24 W/m².K est requise, ce qui correspond à une valeur R de 4,2 m².K/W. En Wallonie, la valeur R doit être supérieur ou égal à 4,00 m²K/W.

Sauf en cas de restrictions imposées par l’espace ou le concept, il ne faut pas hésiter à envisager une épaisseur de 14 cm ou plus, voire de 20 cm, et ce dans n'importe quelle Région. Votre habitation sera ainsi plus efficace sur le plan énergétique et prête pour le futur. Le coût supplémentaire de l'isolation elle-même sera probablement limité par rapport à l'investissement total. 

S'il y a un creux dans le mur existant, vous pouvez envisager de le combler également. Ces centimètres d'isolation comptent évidemment dans l'épaisseur totale de l'isolation.

Agrément technique (ATG)

Parfois, l'isolation et la finition forment un système intégré, par exemple avec le crépi et les plaquettes de parement, qui ont reçu un agrément technique (ATG, pour Agrément Technique/Technische Goedkeuring) tant pour les matériaux que pour le placement.

Un tel ATG atteste de l'adéquation des composants et de la technologie utilisés, mais un système sans ATG peut tout aussi bien convenir. Cela dépendra en grande partie des matériaux et du placement. L’avantage d’un tel ATG, c’est que vous pouvez télécharger une fiche d'information sur Internet.

Avant de commencer à isoler, il faut vérifier l'état de la façade :

• Le mur doit être propre sans éléments détachés. Il faut d'abord enlever la mousse, la peinture écaillée et les efflorescences. 

• Si le mur est trop humide, la première chose à faire est d’enlever la cause du problème d'humidité. Puis il faut laisser le mur sécher et ensuite seulement poser l'isolation. Voyez également notre dossier consacré à la lutte contre l’humidité.

• Si vous remarquez des fissures dans le mur, il est important de vérifier si elles se développent ou non. Demandez éventuellement l’avis d’un expert. Si nécessaire, les fissures doivent d'abord être réparées.

• Les petites irrégularités de la façade peuvent être compensées par des matériaux d'isolation flexibles tels que la laine minérale. Si des panneaux isolants rigides sont utilisés, il faut que le mur soit aplani. Dans tous les cas, vous devez éviter les flux d'air indésirables entre l'isolation et le mur existant, car ils nuisent à l’efficacité de l'isolation.

• Les creux du mur doivent être bouchés, y compris en haut, pour empêcher la circulation de l'air. Si le creux a déjà été isolé a posteriori et rempli d'isolation, ce problème devrait déjà être résolu. 

• La maçonnerie doit être résistante au gel et la façade ne doit pas être couverte d’une peinture étanche à la vapeur. Si vous avez déjà peint votre façade par le passé, il faut déterminer la perméabilité de la peinture à la vapeur en vérifiant de quel type de peinture il s’agit auprès d’un peintre ou du fabricant. C’est également possible via un test en laboratoire. Si l'avis est favorable, vous pouvez isoler l'extérieur de la façade. Sinon, la couche de peinture doit d'abord être éliminée, par exemple par sablage.

En principe, un permis d'urbanisme (ou un permis d'environnement) est nécessaire pour toute modification de la façade avant.

Pour les façades latérales et arrière, une notification peut être suffisante.

La plupart des entrepreneurs, parmi les 25 que nous avons contactés pour notre propre enquête en 2020-2021, ne vous en informent pas, que ce soit verbalement ou dans l’offre. Sauf qu'ils prévoient généralement dans leurs conditions générales que le client doit se charger d’obtenir les permis nécessaires (permis d'urbanisme, autorisation de mettre en place un échafaudage, etc.). 

Modification de l'enveloppe du bâtiment et alignement

En Région bruxelloise, un permis d'urbanisme est toujours requis pour l'isolation et le revêtement de la façade avant, car celle-ci est toujours visible par le public. 

En Région wallonne, vous pouvez étendre la construction jusqu'à 30 cm pour autant que l'apparence de la maison ne soit pas modifiée. Mais si vous dépassez cette limite, vous devrez obtenir une autorisation ici aussi.

En Flandre, depuis 2024, tant que la ligne de construction n'est pas franchie, il n'est plus nécessaire de demander un permis de construire pour les ouvrages d’isolation jusqu’à une épaisseur de 26 cm. Toutefois, cette règle ne s'applique pas au patrimoine immobilier et les municipalités peuvent toujours imposer elles-mêmes une obligation de notification. Il est donc toujours important de s'informer suffisamment à l'avance.

De toute façon, il est toujours préférable de se renseigner auprès de la commune ou de la ville pour savoir exactement ce que vous pouvez et devez faire.
Selon le propriétaire du trottoir, l'autorisation de la province de la région ou d'une société de services publics peut également être requise.

N'oubliez pas qu'il peut s'écouler un certain temps avant que vous obteniez une autorisation, si tant est que vous en obteniez une. Ce qui peut repousser la date de début des travaux.

Façade commune

Lors de l'isolation d'une façade (à pignon) qui est commune, vous touchez à la propriété adjacente. Il vous faut alors obtenir l’accord de votre voisin. Il est préférable que cet accord soit formellement consigné dans un document (enregistré).

Attention, le voisin peut refuser votre demande ou demander une indemnité. Tous les coûts et l'entretien sont à la charge de la partie qui fait installer l'isolation. 

Si vous ne parvenez pas à un accord, vous pouvez vous adresser au juge de paix.

Primes

N'oubliez pas que si vous souhaitez bénéficier d'une prime à l'isolation ou la rénovation, vous devez parfois introduire une demande à l'avance. En Région wallonne, vous devez même d'abord faire réaliser un audit du logement si vous voulez bénéficier d'une prime.

Quand il s’agit d’isoler des murs extérieurs, il faut travailler avec soin et précision. Nous allons passer en revue un certain nombre de points spécifiques qui méritent votre attention.

Si vous isolez mieux vos murs, vous rendez normalement aussi la maison plus étanche à l'air, entre autres au niveau des raccords avec les fenêtres et les portes. Ce qui augmentera la nécessité d'une bonne ventilation contrôlée, afin d'éviter les problèmes d'humidité dans la maison. Il existe différents systèmes de ventilation, comme le décrit également notre dossier La rénovation, étape par étape.

L’étanchéité à la vapeur des différentes couches d'un mur doit normalement diminuer de l'intérieur vers l'extérieur. Si de l'humidité pénètre dans l'enduit intérieur étanche à l'air par des trous ou des fissures en hiver, elle pourra s'échapper vers l'extérieur sans qu'il y ait de condensation interne. Ceci est d'autant plus important dans le cas d'une isolation a posteriori du creux, car le parement extérieur du mur sera alors plus froid.

S'il y a déjà une isolation dans le creux et que la façade est en plus isolée par l'extérieur et parachevée, par exemple, avec du crépi, le parement extérieur d'origine sera beaucoup moins froid. De plus, il sera protégé de la pluie (battante) et ne sera plus humide. Il n'est donc pas nécessaire d'appliquer une finition plus perméable à la vapeur à l'extérieur. 

L'important est que la résistance thermique de l'isolation extérieure soit suffisamment élevée, par exemple deux fois la résistance thermique du remplissage du creux. De cette façon, vous pouvez être sûr que la pierre de façade sera vraiment du côté chaud. Mais normalement, il est quasiment évident d'isoler beaucoup plus à l'extérieur que dans le creux.

Idéalement, les fenêtres doivent être alignées dans le prolongement de l'isolation, dans le même plan. Mais cela n'est souvent possible que si vous remplacez les fenêtres en même temps que vous posez l'isolation des murs extérieurs. Il est alors plus facile de réaliser parfaitement les raccords, y compris en termes d'étanchéité à l'air. 

Pour obtenir un raccord étanche entre la menuiserie et la façade, la pose d'une membrane EPDM est une bonne solution, par exemple pour empêcher l'eau de pluie de s'infiltrer.La membrane est collée à la façade et fixée au profilé de la fenêtre.

Entre l'appui de fenêtre et la façade, il est recommandé d'installer une isolation résistant à la pression, par exemple du verre cellulaire, surtout si les fenêtres ne sont pas remplacées. 

Il est également important de placer quelques centimètres d'isolation contre les joues de fenêtre autour et au-dessus de la fenêtre. S'il n'y a pas assez de place pour appliquer l'isolation, une partie des joues de fenêtre peut être retirée. Dans notre propre enquête, ce point n'a souvent pas été abordé par les entrepreneurs. Pourtant, il est important de prévoir une isolation ici. Quelques centimètres d'EPS, de PU, de PIR ou même d'un coûteux aérogel peuvent offrir une solution. N'oubliez pas qu'avec 2 cm d'isolation, vous pouvez déjà éviter la moitié des pertes d'énergie !  

L'appui de fenêtre existant n'est généralement pas assez profond. En effet, le larmier doit dépasser d'au moins 3 cm le bord avant de la (nouvelle) façade. Sinon, vous risquez de vous retrouver avec des traces de gouttes sur la façade. 

Un appui de fenêtre en aluminium est souvent placé sur l'appui de fenêtre existant. Cette solution est moins coûteuse que celle qui consiste à enlever l’appui de fenêtre existant et à le remplacer par un nouveau, en pierre bleue, par exemple.

Le raccord de l'isolation des murs extérieurs avec les appuis de fenêtre est important pour empêcher l'écoulement des eaux de pluie, non seulement en bas, mais aussi sur les côtés et au niveau des joues de fenêtre. 

Dans le cas des appuis de fenêtre en aluminium, il est préférable de placer un ruban amortisseur sous l'appui de fenêtre afin que l'espace entre l'appui de fenêtre et le mur soit rempli d'un matériau absorbant (c'est-à-dire pas un panneau isolant dur). Si vous ne le faites pas, vous obtiendrez une sorte de caisse de résonance qui amplifiera le son des gouttes de pluie sur l’appui de fenêtre.

En cas de raccord à un toit plat, la continuité de l'isolation doit être assurée par l'habillage de la rive du toit relevée avec un isolant ou par la pose d'un bloc isolant, par exemple en béton cellulaire. Il faut également éviter les infiltrations d'eau.

En cas de raccord à un toit en pente, il est tout aussi important de veiller à ce que l'isolation du toit et des murs soient raccordés. Notre enquête montre que de nombreux entrepreneurs se contentent de la poser contre, par exemple, la gouttière en PVC. Si le toit est déjà isolé, l'entrepreneur peut retirer le revêtement en PVC et remplir l'espace entre les fixations de la gouttière avec un matériau isolant. Il s'agit de s'assurer que l'isolation du mur soit raccordée à celle du toit.

Pour une façade latérale, le toit ne dépassera souvent pas assez loin par rapport à la nouvelle isolation et à la finition à appliquer. Dans ce cas, il faut faire élargir la rive du toit, ne serait-ce que pour assurer un bon drainage. Si l'isolation dépasse de la rive du toit, la pluie peut mouiller sa partie supérieure. Sans compter que si la rive du toit ne dépasse pas l'isolation extérieure, l’ensemble ne sera pas esthétique. 

Une solution plus radicale consiste à enlever la pierre de façade en place, puis à installer une isolation et à maçonner un nouveau mur ou à appliquer une autre finition.

Il est souvent nécessaire de déplacer le tuyau d'évacuation pour appliquer l'isolation et la finition du mur. Assurez-vous que l'entrepreneur qui effectue l'isolation et la finition est également disposé à s'occuper du démontage et de la réinstallation du tuyau d'évacuation. Ce n’est pas toujours le cas !

Si vous devez faire appel à un autre entrepreneur, c'est à vous de coordonner les plannings des deux entrepreneurs. C'est plus pratique lorsque c’est le même entrepreneur qui s’occupe de tout. N'oubliez pas de vérifier si les coûts de ce type de travaux supplémentaires sont mentionnés sur l’offre, afin d'éviter toute surprise.

Dans le cas du crépi, l'isolation normale des murs démarre généralement à partir de 30 cm au-dessus du sol. Pour la bande, un matériau plus résistant à l'humidité comme le XPS est souvent privilégié. Entre l'isolation inférieure et le reste de l'isolation, un profilé de départ est placé. 

En bas, l'isolation est généralement protégée par un matériau résistant aux chocs, tel qu'un revêtement en ciment ou en pierre bleue. Il est important que la surface du plâtre soit en saillie par rapport au socle. Cela empêchera l'eau de stagner sur le dessus du socle ou même de s'infiltrer derrière en cas de vent.

Lorsque vous percez le mur extérieur pour une conduite de ventilation, un robinet, une prise de courant ou une évacuation de gaz de combustion, par exemple, vous devez empêcher l'humidité de pénétrer. Pour ce faire, il faut utiliser une bande gonflante et un joint d'étanchéité. 

Pour les éléments plus grands, comme un projecteur de jardin, un profilé d'égouttage en bas peut empêcher le plâtre d'être souillé par l'eau de pluie qui ruisselle. 

Dans le cas des panneaux isolants en mousse synthétique, vous devez d'abord recouvrir les conduites d'une installation de chauffage d'un matériau isolant incombustible (au moins 5 cm). Cela empêchera la mousse synthétique d'entrer en contact avec le tuyau de passage. 

Il est important d'éviter la circulation de l'air dans un creux existant, par exemple en le fermant par le haut. Mais il peut être utile de remplir le creux avec de l'isolation. Les coûts de l'isolation des murs creux sont limités par rapport à l'investissement total.

Si votre bâtiment est mitoyen au terrain d'à coté, il se peut que votre voisin construise plus tard, et que le mur, mitoyen dans le futur, ne soit pas isolé. Si vous mettez une isolation en place, vous devez la protéger, car une isolation humide perd de sa valeur et peut se dégrader. En revanche, l'application d'un revêtement de façade n'a guère de sens, puisque vous devrez l'enlever par la suite dès que votre voisin construira contre votre façade.

Vous pouvez alors recouvrir l'isolation d'une toile de façade (que vous laisserez en place par la suite). Et si vous utilisez la laine minérale ici, il assurera également une bonne isolation acoustique. Vous pouvez faire appliquer un revêtement sur les isolants PUR ou PIR.

Il est difficile de donner un prix ferme. Celui-ci dépendra en grande partie du type de finition et du travail supplémentaire nécessaire pour appliquer l'isolation et la finition selon les règles de l’art.

Prix

Pour une finition en crépi, le prix moyen dans notre enquête réalisée à l'automne 2020 était de 175€ par m² (TVA de 6% incluse). Au total, vous paierez généralement entre 126€ et 244€ par m². 

Le prix d'une finition en liège à projeter est proche de celui du crépi.

Avec une finition en bois, le prix monte à 250€ par m² et avec les plaquettes de parement, le prix dépasse les 300€ par m². Ce n'est pas étonnant, car cela demande plus de travail (découpe sur mesure, enlever une partie de la façade autour des fenêtres et des portes, etc.)

D'après les informations fournies dans 25 offres, le prix du matériau isolant lui-même semble osciller autour de 40€ par m². Pour l'ensemble isolation + finition, le prix est d'environ 100€ par m². 

Le fait que les prix totaux soient beaucoup plus élevés s'explique par les matériaux et travaux supplémentaires nécessaires : un échafaudage (atteignant facilement 1000 à 2000€), des plinthes en pierre bleue, des ajustements des rives du toit, des appuis de fenêtre plus profonds, l'extension des raccords pour un robinet extérieur ou une prise de courant, le démontage et le repositionnement du tuyau d'évacuation des eaux de pluie, etc. Tout cela peut représenter jusqu'à une fois et demie le prix des seuls travaux d'isolation et de finition. 

Et aussi : la différence de prix entre l'offre la moins chère et la plus chère pour le même bien dans notre enquête était d'au moins 32% et allait jusqu'à 77%. Comme toujours, il est utile de comparer plusieurs offres. 

Prix au m²

Les entrepreneurs calculent la surface de la façade chacun à leur manière. Dans notre enquête, les différences dans le nombre de m² pour une même habitation étaient d'au moins 16% et, dans les cas extrêmes, pouvaient atteindre 47%. Cela s'explique en partie par le fait que les entrepreneurs calculent différemment les superficies des ouvertures (fenêtres, portes, porte de garage).

Toutefois, plus que le nombre de m², il est important de vérifier si tous les travaux prévus sont répertoriés dans le devis, afin de ne pas se retrouver par la suite avec des travaux et des coûts inattendus : réparations éventuelles de la façade, traitement des problèmes d'humidité, lutte contre la mousse, travaux de démolition, raccordements au toit et à la gouttière, déplacement du tuyau d'évacuation des eaux pluviales, etc. 

Voyez également quels matériaux sont inclus dans la proposition de prix. Il est normal que les appuis de fenêtre en pierre bleue coûtent plus cher que ceux en aluminium. Et les plinthes en pierre bleue sont plus chères qu'une finition en plâtre ou en ciment. Et enfin, la pierre bleue est disponible en différentes qualités, comme les variantes belges et asiatiques. Chacune a son prix.

Primes

Vous pouvez demander une prime pour l'isolation des murs extérieurs dans les différentes Régions. Vous devez répondre à un différentes conditions, notamment atteindre une certaine valeur R avec l'isolation. La valeur R indique la résistance thermique d'un matériau d'une certaine épaisseur. Plus la valeur R est élevée, plus la couche est isolante. 

La résistance thermique R d'une couche d'isolation est égale à son épaisseur d (exprimée en mètres) divisée par sa conductivité thermique lambda : donc R = d / lambda.

• À Bruxelles, une valeur R de 3,5 m²K/W est requise. La prime s'élève à 50, 70 ou 90€ en fonction de vos revenus. Cependant, les primes ne peuvent plus être demandées pour le moment et tout dépendra du prochain gouvernement qui pourrait mettre fin aux primes et passer à un système de prêts.
  
  
• En Wallonie, la valeur R doit être supérieur ou égal à 4,00 m²K/W. 
  La prime dépend de la catégorie de revenus, mais elle est au minimum de 22 €/m² et peut atteindre 132 €/m². En cas d'utilisation de isolant biosourcé, la prime est comprise entre 30 €/m² et 180 €/m².
  Attention : en Région wallonne, vous ne pouvez prétendre à une prime que si vous avez fait réaliser au préalable un audit du logement. En outre, vous devez suivre l'ordre des travaux prescrit par l'auditeur (sauf s’il y a vraiment des arguments pour y déroger).
  
  
• En Flandre, une valeur R de 3 m²K/W est requise pour l'isolation des murs extérieurs. La prime dépend de la catégorie de revenu et s'élève à 30 €/m² pour la catégorie de revenu la plus élevée et à 35 % et 50 % du montant de la facture pour les catégories de revenu moyennes et faibles, respectivement. Les personnes qui bénéficient du tarif exclusif de nuit (pour leur chauffage) peuvent obtenir 50% de plus. Si vous faites enlever en même temps des ardoises ou des bardages contenant de l'amiante, il faut ajouter 8€ par m².

La Région wallonne dispose également d'un système unifié d'aides au logement. En Flandre et à Bruxelles en plus de la prime à l’isolation, il existe également une prime à la rénovation pour certains travaux de façade. 

Renseignez-vous toujours sur les conditions spécifiques liées aux primes, par exemple via les sites web des Régions : revenu maximum, âge du logement, etc.

Pour des travaux importants comme l'isolation des murs extérieurs, mieux vaut demander plusieurs offres. Ainsi, vous pourrez non seulement comparer les prix, mais aussi acquérir systématiquement plus de connaissances sur les techniques appliquées.

1. Contactez 5 entrepreneurs pour obtenir au moins 3 offres. En posant des questions à plusieurs entrepreneurs, vous augmenterez systématiquement vos connaissances et aurez un meilleur aperçu de ce qu'implique exactement l'isolation des façades.
   
   
2. Préparez vos questions pour la visite sur place. Sinon, vous risquez de ne pas apprendre grand-chose des entrepreneurs, qui se concentrent sur la prise des mesures. Inspirez-vous de ce dossier.
   
   
3. Si vous souhaitez une finition autre que le crépi, vous devez sélectionner les entrepreneurs bien à l'avance. Consultez leur site web, par exemple, pour savoir quel type de finition ils privilégient : plaquettes de parement, bois, panneaux de façade, ardoises, etc. Demandez également des échantillons de leurs matériaux.
   
   
4. Commencez votre recherche bien à temps. N'oubliez pas que vous devrez attendre en moyenne 4 semaines pour obtenir une offre. Si vous avez besoin d'un permis de construire, cela peut retarder davantage les travaux.
   
   
5. Assurez-vous de savoir quel matériau d'isolation l'entrepreneur utilisera et demandez-lui la marque et le nom du produit. Faites également mentionner l'épaisseur et les caractéristiques techniques (valeurs dites lambda et R) sur l’offre.
   
   
6. Assurez-vous de savoir ce qui est inclus dans le prix et surtout ce qui ne l'est pas. Quels sont les travaux supplémentaires que l'entrepreneur effectuera et ceux qu'il n'effectuera pas ? Quels matériaux sont fournis ? Vous éviterez ainsi les suppléments imprévus.
   
   
7. Ne vous fiez pas trop aux entrepreneurs pour obtenir des informations actualisées sur les primes. Mieux vaut consulter les sites web des Régions. Lisez toutes les conditions au préalable.
   
   
8. Vérifiez auprès de la ville ou de la commune si un permis de construire est nécessaire. Il est important que vous suiviez les prescriptions avant de commencer les travaux. Ce serait dommage d’être obligé de démolir.
   
   
9. Limitez l'acompte à 15 %, surtout si les montants totaux en jeu sont de l'ordre de (dizaines de) milliers d'euros pour l'ensemble des travaux. Si quelque chose arrive à l'entrepreneur, vous pourrez ainsi limiter vos pertes.
   
   
10. Faites inclure une date d'exécution (finale) dans l’offre. Histoire d’avoir une idée de la date de début des travaux. Sinon, vous dépendrez trop de la bonne volonté de l'entrepreneur.